Page 4 - lettre_MSO_018

1917-2017 : CENTENAIRE DE L’ENTRÉE EN

GUERRE DES ETATS-UNIS

Cette année, nous commémorons le centenaire de l’entrée en guerre
des États-Unis. Parmi plusieurs millions de soldats américains passés
par le front français ou les camps d'entraînement et de repos, près de
3 000 d’entre eux vont vivre et marquer durablement Saint-Maixent.

Lors de la déclaration de guerre d’août 1914, les États-
Unis ne s’engagent pas directement dans le conflit,
conformément à la doctrine d’isolationnisme en place
depuis le début du XIX siècle. L’armée américaine
e
est alors peu développée et bénéficie d’une faible
expérience hormis l’expédition de Cuba de 1898.
L’école de West Point est en pointe dans la formation
des élèves officiers, comme le futur général George S.
Patton. Battu en finale de l’épreuve d’escrime aux Jeux
Olympiques de Stockholm, en 1912 par le lieutenant
français Jean de Mas Latrie, Patton séjournera un an
en France afin de parfaire sa technique d’escrimeur
auprès de Cléry, maître d’arme de l’École de cavalerie
de Saumur. À son retour, il fait adopter un sabre de
cavalerie inspiré du modèle français, marquant
les premières collusions entre les deux armées. À
partir de 1910, l’armée américaine est engagée à la
frontière avec le Mexique face aux révolutionnaires de
Pancho Villa, soutenus par l’Allemagne, seule véritable
expérience opérationnelle d’une partie de l’armée de
métier américaine avant 1917.

Le télégramme Zimmerman décodé.
Bibliothèque du Musée du Sous-Officier

Si l’Amérique décide de rester neutre et ne s’engage
pas directement dans la Première Guerre Mondiale,
elle fournit dès 1914 à la France et au Royaume-Uni
des matières premières comme le pétrole via les ports
de l’estuaire de la Gironde. De nombreux américains
s’engagent volontairement dans l’armée française, dont
255 pilotes de chasse. Ils servent pour beaucoup dans
la Légion Étrangère ou comme ambulanciers, rejoints
d’ailleurs par de très nombreuses américaines touchées
par la détresse des civils français. Consciemment
ou non, ils reproduisent le geste du marquis de La
Fayette offrant son aide aux « insurgents » en 1777,
lors de la guerre d’Indépendance. C’est cette volonté
opiniâtre de jeunes citoyens américains qui est à
l’origine de la création à Luxeuil-les-Bains, le 20 avril
1916, de l’unité aéronautique N 124, plus connue sous
le nom d’Escadrille La Fayette. Composée de pilotes
américains au service de l’armée française, elle est
placée sous le commandement du capitaine Georges
Thénault.
Le souci du président Wilson est de maintenir l’unité
nationale des États-Unis où à cette époque un habitant
Délimitation des zones prohibées à tout trafic maritime, à partir du
1 février 1917, par notification de l'Allemagne aux états neutres. sur quatre est né à l’étranger ou de parents venus d’un
er
Bibliothèque du Musée du Sous-Officier des deux blocs antagoniste. Mais la politique de guerre