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constants (chefs-d’œuvre des années de jeunesse de 13 décembre 1914 : l’artiste est mobilisé, à l’âge de
Marcel, portraits de Lucienne encore bébé puis ado- 42 ans, et affecté au Service de garde des voies de
lescente). Lucienne réalise des compositions florales communication, à Mennecy (Seine-et-Marne). Il part
à l’aquarelle et au pastel sous la dictée de son père. ensuite en formation au camp de Coëtquidan dans le
Morbihan. Il réalise sur le front franco-belge, en par-
1897/1898 : Lucien Ott quitte son emploi rémunéré ticulier en 1916 à Elverdinghe et à Boesinghe, une
à la manufacture Krieger, pour se consacrer unique- suite ininterrompue d’incontestables chefs-d’œuvre à
ment à son art. Premiers séjours bretons, à Loguivy l’aquarelle, à la plume et au crayon graphite de ses
(Côte d’Armor), avec son épouse et leur fils Marcel. camarades de régiment, à l’instar du « Portrait du ca-
Il y fait la connaissance du peintre et graveur Henri poral Rousset » (France, collection Calvé-Cantinotti /
Rivière (1864-1951). De là, naît une longue amitié, Inv.C.C.C.209.30.2012.DESS), de « Deux soldats
un échange de correspondances fructueuses. Rivière dans un abri » (France, collection Calvé-Cantinotti /
inspire le jeune Lucien Ott (adoption d’un monogramme Inv.107.30.2003.DESS), du « Soldat fumant sa pipe,
circulaire, avec ses initiales, conception japonisante). au repos dans un tranchée » (France, collection parti-

Paysage du Trieux, huile sur toile exécutée vers 1900.

Ott se montre dès lors très audacieux dans ses pay- Soldat fumant sa pipe au repos dans une tranchée, avec deux
sages de bords de mer, à l’instar de ses illustres pré- autres camarades à l’arrière-plan, réalisé à Boesinghe en 1916
décesseurs, Paul Gauguin, Émile Bernard, Maurice Dessin à la plume sur papier crème.France, collection particulière.
Denis, en fonctionnant par aplats colorés, par simpli- culière). Il peint et croque également des habitations en
fication des formes, même lorsqu’ils sont inachevés. ruines à proximité du front et des paysages dévastés
C’est le cas de son œuvre « Paysage du Trieux », huile par les bombardements. Il fut photographié en uniforme
sur toile exécutée vers 1900 (France, collection Calvé- en pied (France, collection particulière), puis dans une
Cantinotti / Inv.C.C.C.212.30.2012.PEINT), ou encore chambrée avec ses compagnons d’arme (France,
du plus grand tableau peint par l’artiste, « Le bois collection Calvé-Cantinotti / Inv.C.C.C.213.30.2012.
Saint-Pierre sous la neige », exécuté en 1901 (France, PHOT).
collection particulière).
Jusqu’à l’automne de sa vie, Ott retourne en Bretagne, 13 mai 1916 : Son fils Marcel Ott décède à l’hôpital
comme en témoignent les aquarelles réalisées près de de Villeneuve-l’Archevêque
Paimpol, qui comptent parmi les plus belles de sa pro- (Yonne), à 20 ans, des suites
duction, et celles figurant dans deux de ses carnets de de complications pulmo-
croquis (1920), avec des vues du Conquet ou de Brest naires contractées au front.
vers 1924. L’artiste réalise un poignant
dessin de son fils aîné le
Avant 1914 : l’artiste et sa famille s’installent dans montrant sur son lit d’hôpital
une commune du Val-de-Marne, en raison de la santé le 16 avril 1916, quelques
fragile de leur fils aîné Marcel, ayant besoin de l’air semaines avant sa mort,
de la campagne. La ville et ses environs, les bords de avec sa mère lisant à son
Seine, deviennent une source d’inspiration constante chevet.
du peintre jusqu’à la fin de sa vie, multipliant les huiles
sur toiles et sur bois de petits et moyens formats - 1918 : Lucien Ott séjourne brièvement à Toul en
« Champ avec saules et peupliers », (1905, France, Lorraine - « La Place du Marché à Toul », aquarelle et
collection Leroy) ; « Paysage campagnard à Ripout, plume sur traits de crayon graphite, (France, collec-
Marne », (vers 1906, France, collection particulière), tion Calvé-Cantinotti / Inv.C.C.C.119.2004.30.DESS),
les aquarelles, les pastels, et les gravures en nombre puis à Paris avant la fin de la guerre, à la Section de
plus limité. Camouflage des Buttes-Chaumont.