Page 7 - lettre_MSO_008
P. 7
Le maréchal Mikhail Kutuzov avant la bataille à Borodino Napoléon à Borodino de Vasily Vereshchagin,
d’Anatoli Pavlovich (1906-1972), huile sur toile de 1952. huile sur toile de 1897 au musée d’histoire de Moscou.
D’après l’hisorien Alain Pigeard : « Kutuzof, qui avait
succédé à Barclay de Tolly, se vit contraint sous la pression
du Tsar et de l’opinion publique russe de livrer une grande
bataille pour essayer d’arrêter les français dans leur marche
vers Moscou. Il choisit une position en avant de Mojaïsk, vers
un village appelé Borodino. Les Russes fortifièrent la position
sur trois points importants : Schwardino, par une redoute en
avant de leur dispositif ; Semenowskoïe sous forme de trois
flèches remplies d’artillerie sur leur gauche, et au centre de
leur dispositif, une formidable redoute remplie également
d’artillerie. Le 5 septembre 1812, les français se présentèrent
devant le premier ouvrage russe, la redoute de Schwardino.
Napoléon ordonna au général Compans d’enlever cette
position ; les français s’en emparèrent mais le combat fut
meurtrier et laissait préfigurer le combat du surlendemain.
La journée du 6 fut consacrée à préparer la bataille
du lendemain et s’engagea à l’aube. Eugène aborda
Borodino tandis que Davout se jetait sur Semenowskoïe.
Après plusieurs succès et revers, les français arrivèrent à
s’emparer de la position des trois flèches. A dix heures du
matin, la bataille semblait gagnée mais il fallut donner un
coup supplémentaire aux Russes qui se battaient bravement
sur leur sol. La cavalerie française se lança à l’assaut et
les généraux Montbrun et Caulaincourt perdirent la vie en
tentant de s’emparer de la Grande Redoute, position centrale
du dispositif russe. Napoléon, malgré l’insistance de ses
maréchaux et généraux, refuse de faire donner la Garde.
L’artillerie fut chargée d’effectuer cette besogne ; les Russes
résistèrent d’abord puis se retirèrent lentement, abandonnant
le champ de bataille aux français. La victoire était acquise mais
il s’agissait de la plus terrible bataille de l’Empire jamais vue à
ce jour : 12 généraux tués, 17 colonels, des milliers de morts et
blessés. Le lendemain, les Russes livrèrent encore quelques
combats vers Mojaïsk mais se retirèrent. Une semaine plus
tard, les français entraient à Moscou.
A lire les mémorialistes et les témoins de l’époque,
La Moskowa est la plus terrible de toutes les batailles de
l’Empire ; pas moins de 60 000 coups de canon tirés et 1 400
000 cartouches, soit 100 coups de canon à la minute et 2300
coups de fusils…Sans parler du feu des Russes.
D’autre part, plus de 300 000 spectateurs ont
assisté à la reconstitution de la bataille. Le président
russe Vladimir Poutine a inauguré la cérémonie. Puis, il
s’est entretenu avec ses invités dont l’ancien président
français de la République Valérie Giscard d’Estaing.
Ensemble, ils se sont remémorés l’Histoire des deux
pays.
Cette reconstitution se déroula à proximité
immédiate du champ de bataille originel que l’on peut
par ailleurs visiter.
Un grand spectacle à ciel ouvert aux dires de
tous.