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De la nécessité de labelliser


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            Afin de justifier la demande de labellisation « Musée de France », déposée en septembre 2011 auprès de la
      délégation au patrimoine, il importait tout d’abord de souligner le caractère unique de la collection dont est riche le
      Musée du Sous-Officier. D’autre part, il convenait de mettre en exergue la conformité de ses missions avec celles
      assignées aux musées de France.
            La rareté de certaines pièces peut à elle seule justifier l’exclusivité dont peut se prévaloir la collection,
      sa thématique et son humanité sont deux traits puissants qui servent une tradition qui personnalise et anime
      chaque pièce de manière inégalable.
            En  effet,  en  s’appuyant  sur  le  sous-officier,  le  musée  a  développé  et  développe  un  pan  d’une  société
      particulière, la société militaire. Et si ce thème affleure parfois la collection de certains musées, il n’est nulle part
      ailleurs l’épicentre des pièces exposées et conservées. Or le sous-officier est la colonne vertébrale de l’armée
      de Terre française ; rôle unique au monde. Une partie de la collection est quant à elle dédiée au 114  R.I., régi-
                                                                                                         e
      ment de tradition des Deux-Sèvres. Les liens qui unissent le monde militaire à la ville de Saint-Maixent-l’Ecole
      permettent d’affirmer que la collection n’est pas purement militaire mais qu’elle est celle des Saint-Maixentais. Ce
      sont les reliquaires qui sont le cœur de la collection et son âme. Ils justifient à eux seuls l’appellation Musée du
      Sous-Officier.
            C’est donc autour de l’homme, du militaire en général et du sous-officier en particulier, que s’articulent les
      pièces du musée. Chacune est liée ou retrace un moment, intime ou public, de la vie de ces soldats. Les rituels de
      la société militaire y sont particulièrement prégnants et sont l’objet d’un intérêt croissant manifesté par les ethno-
      graphes. Il ne s’agit pas là d’une collection impersonnelle mais bien d’un témoignage vivant, pérenne et poignant.
      Les reliquaires des parrains en sont le symbole, car à travers le témoignage respectueux dont leur font montre les
      sous-officiers, se transmettent les traditions militaires. Les pièces de la collection ne sont donc pas uniquement
      source d’enrichissement culturel mais créent un lien vivant entre les générations, entre les hommes. L’Ancien,
      au sens le plus noble du terme, vit encore ainsi parmi nous. Le parcours de tradition des élèves sous-officiers, au
      sein duquel les familles des parrains sont entièrement impliquées, est entièrement articulé autour de cette trans-
      mission rituelle de valeurs.
            C’est pourquoi, la collection mérite d’être protégée ; entre autres pour pallier tout éparpillement consécutif
      à d’éventuelles restructurations ou décisions administratives. L’appellation musée de France lui offrirait donc la
      garantie de la pérennité, de l’inaliénabilité ainsi que de l’enrichissement par une politique cohérente d’acquisition.
            Le Musée du Sous-Officier assume d’ores et déjà les missions dévolues à un musée labellisé. Sa politique
      de conservation et l’accessibilité de la collection à tous sont deux axes fondamentaux de la politique du Musée du
      Sous-Officier.
            Les réserves et la politique visant à préserver les pièces de toute altération ou dégradation sont en confor-
      mité avec les préconisations en vigueur, qui sont l’objet de toute l’attention de l’équipe muséale. Une dynamique
      active de restauration d’œuvres graphiques et textiles a été insufflée et menée en collaboration avec la DRAC.
            Quant à l’accessibilité, les travaux entrepris font montre du souci de rendre le musée accessible au plus
      grand nombre. Les personnes à mobilité réduite notamment
      ont dès à présent accès au parcours permanent et à la salle
      des parrains.
            Enfin les actions pédagogiques à destination des sco-
      laires connaissent un développement croissant très apprécié
      tant du corps enseignant que des enfants. L’aspect humain
      et  ethnographique  de  la  collection  facilite  grandement  leur
      approche  de  l’histoire  et  de  l’art.  Il  est  aussi  un  vecteur
      civique indéniable, cher aux cœurs des pictavo-charentais.
            Le  Musée  du  Sous-Officier  offre  donc  toutes  les
      garanties  pour  offrir,  sous  l’appellation  musée  de  France,
      un trésor national unique et vivant présenté à tous les publics.
            Cette  appellation  contribuera  donc  à  la  renommée
      du sous-officier et de son musée. Il lui permettra aussi de
      bénéficier de subventions indispensables à sa rénovation, à
      laquelle j’invite tout un chacun à participer ne serait ce qu’en
      adhérant à l’association « le Chevron et les Amis du Musée ».


                                Capitaine Anthony Leroux
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