Page 17 - Recueil Pro Patria 151 à 300
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Né le 03 mars 1923 en Guadeloupe, Marius CHIPOTEL y passe toute
son enfance. En août 1944, alors que la métropole est à peine libérée,
il est incorporé au groupement d'artillerie des Antilles en Martinique,
puis en février 1946, il est muté en Guyane. Lors de ces affectations,
il trouve cette camaraderie et cette fraternité propres à l'armée.
En juillet 1947, il débarque au Havre et, en août, obtient son
brevet parachutiste à Pau. En avril 1948, nommé caporal-chef, il va
continuer ses services en Extrême-Orient. Affecté au 5° Bataillon
colonial de commandos parachutistes (5° BCCP), il débarque à Saigon le
25 juin 1948.
er
Ayant reçu son premier galon de sous-officier le 1 juillet, il
ne tarde pas alors à se distinguer. Dans la nuit du 11 au 12 septembre,
participant à la réduction d'une embuscade rebelle près du village de
PHUOC-THAI, il entraîne ses hommes à l'assaut. Cité à l'ordre du
régiment pour cette action, il reçoit alors la Croix de Guerre des
Théâtres d'Opérations Extérieurs. Le 24 janvier 1949, opérant en centre-
Annam, il se distingue une nouvelle fois lors du dégagement d'un convoi
tombé dans une embuscade au Col des Nuages. Il est cité une seconde
fois.
En juillet 1950, son séjour s'achève. Affecté au 2° Bataillon
colonial de commandos parachutistes, il attend avec impatience le moment
de retourner en Indochine. Janvier 1952 le voit partir de nouveau vers
ce pays si attachant. Au mois de juillet, il est promu au grade de
Sergent-chef et prend le commandement d'une section au 3° Bataillon de
parachutistes coloniaux.
Le 25 août 1952, il reçoit pour mission de prendre une crête
fortement tenue par les rebelles à VINH-XUONG. Durant le combat, il
entraîne sa section dans un assaut fougueux qui bouscule la résistance
ennemie. Ayant reçu l'ordre de repli, il décroche le dernier, donnant
encore une fois l’exemple du chef qui assure la mission avec le plus
parfait mépris du danger. Cette magnifique action lui vaut sa 3ème
citation et la Croix de Guerre des Théâtres d'Opérations Extérieurs avec
palme.
En octobre 1952, le 3° BPC saute sur NA-SAN. Retranchés face à
er
la division 308, les paras infligent de lourdes pertes à l'ennemi. Le 1
décembre, après six heures de très durs combats sur le PA 24, le
Sergent-chef CHIPOTEL, face aux tranchées adverses, franchit en tête les
réseaux de barbelés, puis submerge avec sa section le poste ennemi après
un violent corps à corps. Il permet ainsi la reprise de la côte 753. Le
13 décembre, il est cité à l'ordre de l'armée pour sa conduite héroïque
à NA-SAN et décoré de la Médaille Militaire.
Après les accords de Genève, la guerre d'Indochine prend fin. En
décembre 1954, il revient en métropole laissant de nombreux camarades
er
tués au combat et portés en terre d'Indochine. Le 1 avril 1956, il est
promu au grade d'adjudant. Il est alors affecté au 8° Régiment de
parachutistes coloniaux. Désigné pour l'Algérie, il débarque à ORAN le
17 juin 1956.
Le 27 novembre, sa compagnie, en progression, se heurte dans le
secteur de TEBESSA à une très forte bande rebelle, très supérieure en
nombre et retranchée dans le djebel Anoual. L’adjudant CHIPOTEL a
rendez-vous, ce jour là, avec son destin. A la tête de ses hommes, il
est très grièvement blessé. Il décède le lendemain des suites de ses
blessures.
Le 18 mars 1957, la France lui rend un dernier hommage en le
faisant Chevalier dans l'Ordre National de la Légion d'Honneur à titre
posthume et en lui attribuant la Croix de la Valeur Militaire avec
palme. L'adjudant CHIPOTEL restera pour tous le symbole d'un chef
exemplaire.