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17° PROMOTION
PROMOTION SERGENT BOBILLOT
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En 1880, le 4° Régiment du Génie reçoit un jeune engagé du nom
de BOBILLOT, un parisien né au quartier du Temple en 186O.
Ancien élève du Lycée Charlemagne, bachelier, écrivain,
remarquablement doué, mais épris d'horizons nouveaux, le jeune BOBILLOT
nommé sergent en 1883 part volontaire pour le TONKIN, où il débarque avec
sa compagnie en baie d'ALONG le 12 mars 1884.
Nos postes sont alors en situation critique. L'un d'eux, celui
de TUYEN-QUANG est une des positions avancées, défendant HANOI contre les
incursions sanglantes des Pavillons Noirs. En fin 1884, l'ennemi, sachant
nos troupes occupées vers Langson, multiplie les attaques. La garnison de
TUYEN-QUANG est renforcée. Parmi ces renforts, se trouvent le sergent
BOBILLOT et 8 sapeurs dont 1 caporal.
Dès le lendemain de leur arrivée, le 2 4 novembre, les chinois
bloquent la ville. Pendant trois mois, deux compagnies de Légion, une
compagnie de Tirailleurs Tonkinois, un détachement d'artillerie de marine
et de génie, vont tenir tête à 20 000 chinois bien armés. Pans un pays,
extrêmement difficile, complètement isolés, 600 hommes vont soutenir, du
2 4 novembre au 4 mars l885 une défense mémorable.
Un véritable siège comme ce, au cours duquel le rôle des sapeurs
va prendre une importance de tout premier plan. BOBILLOT par son
intelligence, son activité, son courage, sait se mettre à la hauteur des
circonstances. Dans ces heures difficiles, investi d'une responsabilité
inattendue, réduit aux seules ressources de son initiative, il se montre
digne de siéger au conseil de défense de la place.
Guerre de siège, c'est la spécialité du génie. Dès le début
BOBILLOT s'affirme l'homme de la situation, dans la défense active à
l'extérieur. Sur un mamelon, à 500 mètres de la citadelle, il édifie un
blockhaus, avec tranchées, et emplacements de tir.
Mais aux terrassements, les chinois répondent par d'autres
terrassements. Ils creusent une large tranchée bien abritée, en direction
du fortin, dont l'accès devient alors impossible et qui est abandonné le
30 janvier.
Le cercle d'ennemis se resserre autour de la citadelle. Tant que
les remparts tiendront, les défenseurs ne laisseront approcher personne.
C'est donc sous terre que les chinois décident d'attaquer. Une véritable
guerre de mines s'instaure, des deux côtés, on creuse fébrilement de jour
et de nuit. Le 11 février, une première mine chinoise est éventée, elle
saute le 12. Puis, tous les jours, les explosions se succèdent.
BOBILLOT sous terre, Légionnaires et Tirailleurs sur les
remparts livrent des combats acharnés. Malgré ses échecs, l'ennemi qui a
connaissance de l'arrivée prochaine d'une colonne de secours, poursuit
activement ses travaux et multiplie les explosions qu'accompagnent des
assauts de plus en plus fréquents.
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