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11° PROMOTION
Sergent Marcel BIZIEN
Marcel BIZIEN est né le 21 juillet 1921 à PLEYBEN en Finistère.
Après l'Armistice de 1940, déjouant la surveillance de l'occupant, il passe la ligne de
démarcation et, par l'Espagne, gagne l'Angleterre où il s'engage dans les Forces Françaises Libres.
A l'issue d'une courte période d'instruction, il est affecté le 1er décembre 1941 à
l'escadron BRANET où ses qualités et son allant vont lui valoir d'être nommé Sergent le 25 décembre
1942.
Son unité est alors détachée auprès de la 5ème Division Blindée Canadienne.
Le 13 mars 1943 l'escadron quitte l'Angleterre pour l'Egypte. En juin, il est en
Tripolitaine où il rejoint le 1er Bataillon de Chars de la 2ème D. F. L.
En août il est à TUNIS
Et en septembre au MAROC, le 1er Bataillon de Chars devient 501 R, C. C. au sein de la 2ème
D, B. Dans cette Division BIZIEN est Chef de char.
Le 11 avril la Division quitte Casablanca, le 22 elle touche l'ANGLETERRE pour une courte
escale. Le 2 août elle débarque en FRANCE.
Le Sergent BIZIEN reprend contact avec sa terre natale à Sainte-Mère-l'Eglise.
Après les combats en Normandie, c’est la marche vers PARIS.
Le 25 août avec son char "le Douaumont" venant de la rue Rivoli, il débouche sur la place
de la Concorde et se trouve face à face avec un char lourd ennemi.
Le premier, BIZIEN tire un obus sur le "Panther", mais il ne le perfore pas et il voit la
tourelle de l'Allemand qui se met à pivoter lentement dans sa direction.
Rapidement il tire un deuxième projectile qui frappe le char, qu'un nuage de fumée
enveloppe aussitôt.
Le "Panther" n'est plus maintenant qu'à une trentaine de mètres.
BIZIEN réalise qu'il n'a plus le temps de recharger son canon, et que le 88 du "Panther" va
foudroyer le "Douaumont" à bout portant. Alors, en un éclair, il décide de foncer sur le char Allemand,
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à l abordage, pour 1'éperonner avant qu’il n'ait le temps de tirer.
Dans un geyser d'étincelles et un fracas de tonnerre soixante dix tonnes se heurtent.
Etourdi par le formidable choc, l'équipage du Douaumont reste un instant inerte, mais
revenant à lui, BIZIEN saute hors du char et va grenader le blindé allemand. Il a gagné !
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Il faut maintenant arracher le Sherman à l épave fumante du Panther disloqué.
Commandant de sa tourelle cette manœuvre difficile, le Sergent BIZIEN reçoit une balle en
pleine nuque; il s'écroule dans son char.
Son triomphe n'aura duré que quelques minutes, le temps de tenir une promesse et de mourir.
La Médaille Militaire et une Citation à l'Ordre de l'Armée viendront témoigner de son
courage.
Le nom du Sergent BIZIEN est désormais lié aux combats de la Libération de PARIS.