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Avec un tel esprit le Sergent-Chef DUBERNAT nommé le 1 Octobre 1950 ne résiste pas à
l’appel du feu et repart pour accomplir un deuxième séjour en INDOCHINE en Avril 1952. Le voila à
nouveau au Centre ANNAM qu'il connaît bien. D'entrée il donne toute sa mesure. Toujours sur la brèche,
combattif pénétré de l'esprit de la mission, en dépassant toujours la lettre, il fait preuve d’activités et
d'initiatives débordantes. Quatre nouvelles citations honorent sa Croix de Guerre des T.O.E.
"Jeune Sous-Officier ardent et dynamique par ses activités fréquentes, crée un climat
d'insécurité dans les unités rebelles ; Chef de Section prend personnellement le Commandement d’un groupe
et le conduit à l'assaut ; en dépit des pertes subies et du peu d expériences de sa troupe, conserve à sa Section
un moral élevé, fait preuve de belles qualités de dynamisme et de sang froid, a achevé malgré ses blessures
de remplir sa mission".
La Médaille Militaire conférée à titre exceptionnel au moment du retour sur la Métropole le 29
Juillet 1954, récompense les mérites des services rendus et consacre la gloire de DUBERNAT.
Prenant à peine le temps de se remettre en condition lors d’un court séjour en France,
DUBERNAT part le 1er Février 1955 pour un autre théâtre d’opérations ; l ALGERIE. Ses chefs
reconnaissant en lui, un meneur d'hommes dynamique et exemplaire, le placent à la tête d’une Section du 17°
B.C.P dans les AURES-NEMENTCHA ; Il mène la vie d’une Unité de Secteur pour laquelle l'exécution de
la mission est un recommencement quotidien demandant assiduité, abnégation, disponibilité : patrouille
journalière, fouille de zone, embuscade, poste de surveillance, protection de points isolés, connaissance et
relation avec les habitants, escorte de convois, exploitation de renseignements, ratissage.
Tour à tour Chef de Section de Voltige, Chef de Section de Mortier, Chef de Section de
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Protection de PC, DUBERNAT ne reste pas inactif. Le 1 Juillet 1955 ,il est nomme Adjudant et reçoit sa
troisième Croix de Guerre : la Croix de la Valeur Militaire qui accompagne sa septième citation.
"Chef de Section d'élite, courageux, manœuvrier et entraîneur d’hommes" l’Adjudant
DUBERNAT est également noté comme un "Chef discret, efficace, présent partout, Sous-Officier de tout
premier ordre, autoritaire, à la volonté de fer". En toute circonstance il se montre remarquable par son
dynamisme, son exemple, son esprit d’initiative, sa conscience professionnelle.
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Le 8 Mai 1957, le convoi de ravitaillement de la 3 Compagnie du 17 B.C.P. tombe dans une
embuscade. Une opération est aussitôt montée pour détruire les deux Katibas adverses qui ont infligé de
lourdes pertes à l'escorte.
Après dix jours de poursuite, les rebelles sont fixés sur les hauteurs qui dominent la maison
forestière de SGAG sur la route de BATNA, ARRIS. L'Adjudant DUBERNAT reçoit avec sa Section la
mission difficile d'assurer la protection du P.C. du Bataillon tout en maintenant la liaison dans le dispositif
du 17° B.C.P. et en étant prêt à intervenir là où un détachement pourrait être appelé. Dans ce terrain de
rochers couverts de broussailles, face à l'ennemi intrépide et expérimenté que sont les CHAOUIAS, une fois
de plus DUBERNAT donne toute sa mesure. Il « pige et il galope » remplissant sa mission avec assurance,
se distinguant par son initiative, « ses réactions rapides et efficaces, ayant fait de sa Section une Unité
manœuvrière de premier ordre ». Au moment de s'emparer d'un groupe rebelle retranché dans les trous,
l'Adjudant DUBERNAT est blessé grièvement à la tête. Les Hommes de sa Section le couvrent, puis le
brancardent, enfin le replient jusqu'au poste de secours.
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Le 1 Juillet 1957, DUBERNAT sera nommé successivement Adjudant-Chef puis Chevalier
dans l'Ordre National de la Légion d'Honneur.
Le 19 décembre 1957 notre Parrain meurt pour la FRANCE des suites de ses blessures. Il aura
tout donné :
- SA VIE POUR LE PAYS,
- SON NOM A NOTRE PROMOTION.