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Adjudant-chef Laurent PICAN
aurent Pican naît le 6 octobre 1973 à Avranches dans le département de la Manche. Il est le fils
L.de Guy, ancien directeur du lycée Saint-Vincent de Rennes et de Michèle Renault. Attiré par le métier
des armes, Laurent Pican réussit les épreuves d’entrée à l’École des sous-officiers d’active des transmissions
d’Agen (ESOAT) qu’il incorpore le 2 septembre 1992. Il est nommé au grade de sergent en mars 1993 et
obtient avec brio son certificat technique du 1 degré d’exploitant radiotélégraphiste (CT1).
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Avide de vivre intensément son métier et de se forger à la rusticité du terrain accidenté, il choisit les
troupes de montagne dans l’infanterie. Il est muté le 4 octobre 1993 au 7 bataillon de chasseurs alpins à
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Bourg-Saint-Maurice où il passe le brevet d’alpinisme militaire (BAM).
Chef de station transmissions, le sergent Pican est rapidement désigné pour servir en mission extérieure
avec la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL), de mars à septembre 1994. Sa première
confrontation à la brutalité des conflits humains nourrit le sens de son engagement au service de la France et
l’amitié exigeante pour ses frères d’armes.
De retour en France, il continue sa formation technique à l’École militaire de haute montagne (EMHM)
à Chamonix en obtenant en 1995 le certificat de qualification hiver puis le brevet de qualification des troupes
de montagnes en 1998, dans cette même période, il réussit le stage de moniteur de mise en œuvre d’explosif
au centre national d’entraînement commando (CNEC) à Mont-Louis.
Le 1 août 1999, le sergent Pican est muté au 13 bataillon de chasseurs alpins (13 BCA) à Barby
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en Savoie. Avec sa nouvelle unité, il est à nouveau engagé en opérations extérieures avec le bataillon au
profit de la force de stabilisation en ex-Yougoslavie (SFOR). Son professionnalisme, son exigence avec
lui-même et sa parfaite rectitude morale lui valent une lettre de félicitations du commandant de la SFOR.
Le 1 juillet 2000, il est nommé au grade de sergent-chef et est titulaire du brevet de technicien supérieur
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de télécommunication dans la filière radiographiste. Toujours dans l’esprit de valoriser son engagement
et pour le goût de l’effort, il postule aux tests de sélection pour la section de renseignement (SR) du
13 BCA (l’élite du bataillon, qui deviendra URH13 puis GCM13) qu’il réussira brillamment. Il devient alors
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chef d’une cellule radio de la SR. Transmetteur mais aussi commando montagne, il force l’estime de ses
chefs et la reconnaissance de ses pairs par sa volonté sans faille et ses remarquables compétences dans
l’accomplissement de ses missions.
De retour d’ex-Yougoslavie, ce soldat montagnard dans l’âme retrouve l’EMHM et la voix des cimes
pour se perfectionner plus encore. Il se confronte à nouveau avec pugnacité à l’extrême rigueur des terrains
d’altitudes et parfait sa formation en réussissant le brevet de chef de détachement de haute montagne le
3 août 2001.
Du 11 août 2001 au 26 juin 2005, le sergent-chef Pican est engagé à deux reprises au Kosovo, ainsi
qu’en république de Côte d’Ivoire. Chef de cellule radio URH13, participant aux analyses renseignements,
observateur ou garde du corps, il a à cœur de mener à bien toutes les missions qu’il reçoit. Ce goût de l’action
qui le caractérise et vivant intensément toutes ses périodes d’engagement, il recevra du chef d’état-major des
armées une lettre de félicitation. Il est nommé au grade d’adjudant en mai 2004.
En quelques années, ce soldat hors du commun est devenu une référence au bataillon. Sa constante
bonne humeur, sa sérénité face à l’adversité, ses compétences avérées, son aisance à dédramatiser les
situations les plus délicates l’ont imposé naturellement comme un véritable meneur d’hommes. En septembre
2005, l’adjudant Pican devient chef d’équipe de recherche (URH 13 BCA). Admis parmi les meilleurs à force
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de ténacité et d’exemplarité, excellent formateur pour les URH puis les GCM de la 27 brigade d’infanterie
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montagne (27 BIM), il reçoit le 28 août 2006 une lettre de félicitations du colonel Morin commandant le
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13 bataillon de chasseurs alpins.
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Le 9 septembre 2007, l’adjudant Pican part pour la 6 fois en mission extérieure, cette fois-ci comme sous-
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officier « opérations » au sein du détachement des équipes de liaison et de conseillers tactiques et techniques
de Kandak, dans le cadre de l'opération « Pamir » en Afghanistan. Le groupement commando montagne arme
les équipes de liaison et d’accompagnement opérationnel auprès de l’armée nationale afghane (ANA).
Le 21 septembre, il participe au premier déploiement opérationnel de son groupement pour une mission Tous droits réservés DRHAT / ENSOA © 2023 - Création ENSOA-Com : 16-2023 - Impression : cellule SOP ENSOA 23-0000
dans les massifs montagneux. L’adjudant Pican et son équipe se déplacent alors dans les faubourgs de la
capitale afghane lorsqu’à la sortie ouest de Kaboul, son véhicule de l’avant blindé est soudainement percuté
par une voiture piégée. L’adjudant Pican, en tourelle lors de l’explosion, décède sur le coup.
Le 25 septembre, une cérémonie des plus solennelle et des plus émouvante pour ce valeureux soldat
tant apprécié de ses camarades venus nombreux lui rendre un dernier hommage, s’est tenu sous la présidence
du ministre de la Défense, Monsieur Hervé Morin, et en présence du chef d’état-major des armées, le général
Georgelin et le chef d’état-major de l’armée de Terre, le général Cuche. Le chef d’état-major lui a, dans un
premier temps, décerné la croix de la valeur militaire avec palme de bronze. Puis, le ministre de la Défense
l’a nommé au grade d’adjudant-chef à titre posthume et lui a remis la plus haute distinction française
en l’élevant au rang de chevalier de la Légion d’honneur. Il a enfin souligné l’expression favorite de l’adjudant
Pican : « Se tenir au difficile avec le sourire sinon avec courage ».