Page 231 - Recueil Pro Patria 151 à 300
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Major Bernard LE PIGEON

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                             ernard LE PIGEON est né le 15 septembre 1931 à Cherbourg dans la Manche. Son fort
                             attrait  pour  l'aventure  et  le  prestige  de  l'uniforme  des  parachutistes  le  conduisent  à
                             s'engager  le  18  janvier  1950  au  sein  du  7   Bataillon  Colonial  de  Commandos
            Parachutistes.
                                                                                                            e
                        Volontaire  pour  servir  en  Indochine  dès  août  1950,  le  soldat  LE  PIGEON  rejoint  la  13
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            compagnie de fusiliers voltigeurs du 7  Bataillon Colonial de Commandos Parachutistes à Hanoï. Excellent
            tireur  au  fusil-mitrailleur,  il  est  immédiatement  plongé  dans  l'action  au  Tonkin  et  se  révèle  d'emblée  un
            combattant hors du commun. Il s'illustre dans la nuit du 6 au 7 juin 1951 en repoussant, sous un feu intense
            de mortiers et de mitrailleuses, l'attaque menée par quatre bataillons Viêt-Minh du Poste de Yen Cuha tenu
            par sa compagnie. Le 4 octobre, au cours de l'assaut de la digue de HO-AN-MY, il évacue son camarade
            voltigeur de pointe blessé sous le feu des rebelles. Malgré l'intensité des tirs des armes automatiques de
            l'ennemi et les éclatements voisins des obus, il se dévoue avec abnégation et un réel mépris du danger pour
            soigner  les  blessés  et  aider  à  leur  évacuation.  Dans  la  nuit  du  12  au  13  janvier  1952,  la  rapidité  et  la
            précision  de  son  tir  permettent  non  seulement  le  dégagement  d'un  groupe  de  sa  compagnie  violemment
            attaqué par de nombreux éléments Viêt-Minh, mais aussi l'évacuation de camarades blessés. L'ensemble de
            ses faits d'arme au sein des parachutistes coloniaux en Indochine lui vaut l'attribution de la Médaille Militaire
            pour services exceptionnels de guerre en Extrême-Orient et l'obtention de la Croix de Guerre des théâtres
            d'opérations extérieurs avec une étoile d'argent et deux étoiles de bronze.
                        Blessé le 27 mars 1952 par éclats d'obus, il quitte l'Indochine en juillet de la même année avec
            le grade de caporal.
                                                                                               e
                        Promu  respectivement  caporal-chef  puis  sergent  en  1953,  il  est  affecté  au  3   Régiment  de
            Parachutistes Coloniaux en Afrique du Nord  en  1956 après avoir effectué un  second séjour en Extrême-
            Orient d'avril 1954 à août 1955. Chef de groupe courageux, il s'illustre le 9 juin 1956 au cours d'une attaque
            menée dans la région de Nemencha, en entraînant ses hommes à l'assaut d'une position fortement tenue
            par les rebelles. Par la suite, il se distingue à maintes reprises au cours d'opérations menées dans la Zone
            Nord Algérois. Le 16 avril 1957, au cours d'une embuscade de nuit dans le Djebel Djama au sud de Blida, il
            capture un officier rebelle grâce à son habileté. Le 26 août, à Alger, son unité mène une action contre des
            terroristes  retranchés  dans  un  immeuble.  Entraînant  ses  hommes  à  l'assaut,  il  déloge  les  hors-la-loi  et
            récupère un important stock d'armes.
                        Magnifique exemple de sous-officier au courage et à la compétence exceptionnels, il est admis
            dans  le  corps  des  sous-officiers  de  carrière  le  5  janvier  1958.  Toujours  engagé  dans  les  nombreuses
            missions  de  son  unité  en  Afrique  du  Nord,  il  s'illustre  à  six  reprises  au  cours  du  mois  de  février  1958,
            permettant non seulement la récupération de multiples armes de guerre, mais également en conduisant ses
            hommes à l'assaut d'une position tenue par une section rebelle dans le secteur autonome de Tébessa.
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                        Nommé sergent-chef le 1  avril 1958, il est sérieusement blessé cette même année alors qu'il
            faisait mettre en batterie ses fusils-mitrailleurs suite à une violente contre-attaque subie par sa compagnie
            au sud-ouest de Palestro.
                        L'ensemble  de  ses  faits  d'arme  au  sein  des  parachutistes  coloniaux  en  Algérie  lui  vaut
            l'attribution de la Croix de la Valeur Militaire avec deux palmes et trois étoiles de bronze.
                        Nommé  au  grade  de  Chevalier  dans  l'Ordre  de  la  Légion  d'Honneur  pour  services
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            exceptionnels  le  17  juillet  1959,  il  est  promu  adjudant  le  1   juillet  1960  et  affecté,  en  fin  d'année,  au  1
            Régiment  de  Parachutistes  d'Infanterie  de  Marine.  Toujours  attiré  par  l'aventure,  il  effectue  en  1961  un
            troisième  séjour  en  Algérie  puis,  de  1961  à  1963,  un  séjour  au  Cameroun  au  cours  duquel  il  est  promu
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            adjudant-chef le 1  octobre 1963.
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                        Après  deux  ans  et  demi  passés  à  Trèves  en  Allemagne  au  sein  de  la  251   Compagnie  de
            Circulation  Routière,  il  est  successivement  muté  au  Centre  Mobilisateur  n°  43  à  Caen  puis  à  l'Ecole
            Interarmées des Personnels Militaires Féminin à Caen-Carpiquet.
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                        Promu au grade de major le 1  janvier 1977, il est élevé au grade d'Officier dans l'Ordre de la
            Légion d'Honneur en 1979. Il quitte le service actif le 16 septembre 1986, à l'issue d'une carrière exemplaire
            de 36 ans dont 11 années passées hors métropole. Le 14 avril 1987, le Chef d'état-major de l'armée de
            terre, le général SCHMITT, lui remet le grade de Commandeur dans l'Ordre National du Mérite.
                        Titulaire  de  huit  citations,  blessé  à  deux  reprises,  le  major  LE  PIGEON  s'éteint  le  12  février
            1991.
                        Officier  dans  l'Ordre  de  la  Légion  d'Honneur,  médaillé  militaire,  Commandeur  de  l'Ordre
            National du Mérite, ce sous-officier d'exception laisse derrière lui l'image d'un chef pugnace, dont le sens du
            sacrifice, les qualités de combattant et de meneur d'hommes méritent tout particulièrement d'être cités en
            exemple auprès des jeunes générations.
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