Page 185 - Recueil Pro Patria 1 à 150
P. 185

NOTRE    PARRAIN





                                                           Le    Sergent-Chef    MOREL



                           Né en Champagne le 6 octobre 1928, Gilbert MOREL, aîné d'une famille de 8
                 enfants, a vécu sa jeunesse et son adolescence dans ce pays chargé d'histoire, Attiré très
                 Jeune par le parachutisme, il saute pour la première fois à 17 ans ; il a la chance de pouvoir
                 effectuer  son  service  militaire  à  BAYONNE,  Marqué  irrémédiablement  par  ce  premier
                 contact  avec  cette  troupe  prestigieuse,  il  n'aura  de  cesse  de  pouvoir  rengager  dans  ses
                 rangs,

                           C'est chose faite le 24 mars 1949 et, après un bref séjour à SAINT-BRIEUC, il
                                                                                er
                 débarque  en  INDOCHINE  au  mois  de  novembre  avec  le  1   Bataillon  colonial  de
                 commandos parachutistes, En garnison tout d'abord dans la région de SAIGON, il gagne le
                 TONKIN en juin 1951. Le Caporal-Chef MOREL confirme durant ce séjour ses dons de
                 guerrier, sanctionnés par une croix de guerre gagnée durant la terrible bataille de la Rivière
                 Noire ; il est cité à l'ordre du Corps d'Armée. Il rentre en FRANCE au début de l'été 1952
                 après avoir brillamment instruit les jeunes volontaires parachutistes vietnamiens durant 6
                 mois.
                           Son  congé  de  fin  de  campagne  à  peine  terminé,  il  rejoint  VANNES  où  se
                             er
                 reforme le 1  Bataillon de parachutistes coloniaux ; l’INDOCHINE lui manque et il a hâte
                 de s'y retrouver. Il débarque à HANOI au mois de juillet  1953 et il va mener avec son
                 bataillon,  durant  2  années,  la  vie  des  troupes  d'intervention,  courant  du  TONKIN  au
                 LAOS, participant à l'organisation du camp retranché de DIEN BIEN PHU, se dépensant
                 sans compter pour ce pays qui l'a conquis. Ses qualités de combattant lui valent depuis
                 longtemps  l'admiration  de  ses  chefs  et  la  confiance  de  ses  hommes;  sa  croix  de  guerre
                 s'alourdit  de  3  citations  supplémentaires.  Il  est  nommé  Sergent  à  titre  exceptionnel.  Il
                 rejoint  la  métropole  en  mars  1955,  mais  il  ne  peut  y  demeurer  longtemps,  l’Armée
                 française se bat en ALGERIE, sa place est là-bas.
                           Il arrive à CONSTANTINE en novembre avec le renfort destiné au 2° Régiment
                 de parachutistes coloniaux  qui  vient d'être créé. Dans  les rangs  de cette unité d'élite, le
                 Sergent MOREL va donner toute sa mesure, particulièrement durant l'opération de SUEZ
                 où sa belle conduite lui vaut une nouvelle fois d'être cité et même d'être choisi parmi tous
                 les soldats français pour recevoir la Military Medal Anglaise.

                           Il participe à la bataille d'ALGER jusqu'en mai 1957, mais il préfère le combat
                 des  Djebels  et  le  rythme  des  activités  que  son  régiment  va  connaître  alors  entre  la
                 KABYLIE et l’OUARSENIS ne peut que le satisfaire ; un nouveau titre de guerre vient
                 orner sa poitrine au mois de juin et les galons de Sergent-Chef lui sont conférés, attestant
                 de ses mérites.

                           Et puis, au mois de février 1958, ce sera le combat de TCHAJF dans la région
                 Nord d'AUMALE.
                           Le Sergent-Chef MOREL y succombera héroïquement en protégeant le corps de
                 son chef de section, tué dès le début de l'engagement.
                           Cette dernière action du parrain de la 105° Promotion résume bien l'homme et le
                 soldat,  brave  jusqu'au  sacrifice  suprême,  il  magnifie  cette  belle  vertu  militaire  qu'est  la
                 fraternité d'Arme.
   180   181   182   183   184   185   186   187   188   189   190