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NOTRE PARRAIN
Le Sergent-Chef MOREL
Né en Champagne le 6 octobre 1928, Gilbert MOREL, aîné d'une famille de 8
enfants, a vécu sa jeunesse et son adolescence dans ce pays chargé d'histoire, Attiré très
Jeune par le parachutisme, il saute pour la première fois à 17 ans ; il a la chance de pouvoir
effectuer son service militaire à BAYONNE, Marqué irrémédiablement par ce premier
contact avec cette troupe prestigieuse, il n'aura de cesse de pouvoir rengager dans ses
rangs,
C'est chose faite le 24 mars 1949 et, après un bref séjour à SAINT-BRIEUC, il
er
débarque en INDOCHINE au mois de novembre avec le 1 Bataillon colonial de
commandos parachutistes, En garnison tout d'abord dans la région de SAIGON, il gagne le
TONKIN en juin 1951. Le Caporal-Chef MOREL confirme durant ce séjour ses dons de
guerrier, sanctionnés par une croix de guerre gagnée durant la terrible bataille de la Rivière
Noire ; il est cité à l'ordre du Corps d'Armée. Il rentre en FRANCE au début de l'été 1952
après avoir brillamment instruit les jeunes volontaires parachutistes vietnamiens durant 6
mois.
Son congé de fin de campagne à peine terminé, il rejoint VANNES où se
er
reforme le 1 Bataillon de parachutistes coloniaux ; l’INDOCHINE lui manque et il a hâte
de s'y retrouver. Il débarque à HANOI au mois de juillet 1953 et il va mener avec son
bataillon, durant 2 années, la vie des troupes d'intervention, courant du TONKIN au
LAOS, participant à l'organisation du camp retranché de DIEN BIEN PHU, se dépensant
sans compter pour ce pays qui l'a conquis. Ses qualités de combattant lui valent depuis
longtemps l'admiration de ses chefs et la confiance de ses hommes; sa croix de guerre
s'alourdit de 3 citations supplémentaires. Il est nommé Sergent à titre exceptionnel. Il
rejoint la métropole en mars 1955, mais il ne peut y demeurer longtemps, l’Armée
française se bat en ALGERIE, sa place est là-bas.
Il arrive à CONSTANTINE en novembre avec le renfort destiné au 2° Régiment
de parachutistes coloniaux qui vient d'être créé. Dans les rangs de cette unité d'élite, le
Sergent MOREL va donner toute sa mesure, particulièrement durant l'opération de SUEZ
où sa belle conduite lui vaut une nouvelle fois d'être cité et même d'être choisi parmi tous
les soldats français pour recevoir la Military Medal Anglaise.
Il participe à la bataille d'ALGER jusqu'en mai 1957, mais il préfère le combat
des Djebels et le rythme des activités que son régiment va connaître alors entre la
KABYLIE et l’OUARSENIS ne peut que le satisfaire ; un nouveau titre de guerre vient
orner sa poitrine au mois de juin et les galons de Sergent-Chef lui sont conférés, attestant
de ses mérites.
Et puis, au mois de février 1958, ce sera le combat de TCHAJF dans la région
Nord d'AUMALE.
Le Sergent-Chef MOREL y succombera héroïquement en protégeant le corps de
son chef de section, tué dès le début de l'engagement.
Cette dernière action du parrain de la 105° Promotion résume bien l'homme et le
soldat, brave jusqu'au sacrifice suprême, il magnifie cette belle vertu militaire qu'est la
fraternité d'Arme.