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CARRIERE DU SERGENT-CHEF DESCAMP

                           PARRAIN DE LA 94ème PROMOTION D'ELEVES SOUS-OFFICIERS

                                                      (1930 - 1958)
                                                          --------


                               Né le 1er mai 1930 à VILLENEUVE SAINT GEORGES (Seine et Oise),
                 il  décide  de  s'engager  par  devancement  d'appel  le  11  novembre  1949  au  titre  du
                 75ème Bataillon de Chasseurs Alpins.
                               Nommé  sergent  le  1er  novembre  1951,  il  se  porte  volontaire  pour
                 servir Outre-Mer et embarque pour l’INDOCHINE en janvier 1953.

                               Affecté au 1er Bataillon du 4ème Régiment de Tirailleurs Marocains,
                 il participe comme chef de groupe mortiers à toutes les opérations de son unité au
                 NORD-VIETNEM ; jeune sous-officier remarqué, il se distingue par son allant et
                 son  courage.  En  janvier  1954,  il  rejoint  DIEN-BIEN-PHU  avec  son  Bataillon.  Il
                 vient de frapper à la porte du destin. Les heures dures et glorieuses qu’il va vivres
                 vont  lui permettre de mettre en valeur ses  très grandes qualités  de  soldat  et  de
                 chef.
                               Après  l’héroïque  résistance  que  l’on  connaît,  le  camp  retranché  de
                 DIEN-BIEN-PHU tombe le 7 mai 1954. Le sergent DESCAMP va alors connaître la
                 terrible épreuve de la captivité.
                               Après quatre mois  de souffrance, il est  libéré. Pour son magnifique
                 comportement durant cette campagne, il est cité à l’ordre de l’Armée.
                               Ayant  rejoint  la  métropole,  il  retrouve  ses  montagnes  au  11ème
                 B.C.A. à BARCELONNETTE. Instructeur dans cette unité, il s’y révèle vite comme
                 l’un des meilleurs, et il est nommé sergent-chef le 1er juin 1956.
                               L’Aviation Légère de l’Armée de Terre, en plein essor, fait appel aux
                 jeunes  sous-officiers.  Attiré  par  cette  arme  au  combat  moderne,  il  se  porte
                 volontaire  et  passe  son  brevet  de  pilote  d’hélicoptères.  Il  est  alors  affecté  au
                 Groupe  Hélicoptères  n°  2  en  ALGERIE  et  rejoint  le  détachement  d’intervention
                 héliporté à EL-MILIA.
                               Bravant la météo, les pièges de la montagne ou les balles rebelles, il
                 alterne missions de combat et évacuations sanitaires. Brillant sous-officier au sens
                 élevé du devoir et d’une très grande compétence technique, il est cité à l’ordre de
                 la Brigade le 22 mars 1958.

                               Début  1958,  le  1er  R.E.P.  s’est  installé  dans  la  région  de  GUELMA,
                 pour  pacifier  cette  zone.  Son  chef,  le  Lieutenant-Colonel  JEANPIERRE,  afin  de
                 mieux  coordonner  sa  manœuvre,  aime  se  rendre  compte  par  lui-même  de  la
                 situation  et  utilise  l’Alouette  comme  PC  volant.  Pour  ce  genre  de  mission,  le
                 sergent-chef  DESCAMP  est  le  meilleur  et  devient  vite  le  pilote  préféré  de
                 JEANPIERRE.

                               Le 28 mai 1958, le 1er R.E.P. est accroché par une bande rebelle dans
                 le djebel TAYA. La compagnie de tête, clouée sur place, ne peut plus manœuvrer ;
                 le  Lieutenant-Colonel  JEANPIERRE  décide  d’aller  voir  au  plus  près  ce  qui  se
                 passe.  DESCAMP  connaît  bien  ce  chef  prestigieux ;  il  sait  ce  qu’attend  de  lui  le
                 Colonel.  Ignorant  les  rafales  que  déclenche  son  passage,  il  vole  au  ras  des
                 broussailles et des rochers. Mais cette fois-ci, les tirs sont précis, l’Alouette est une
                 cible  trop  facile  et  c’est  le  drame.  Abattue,  elle  git  sur  le  côté.  Le  Lieutenant-
                 Colonel  JEANPIERRE,  le  mécanicien,  sont  tués  sur  le  coup ;  le  Sergent-Chef
                 DESCAMP meurt le 1er juin à l’hôpital de BONE des suites de ses blessures. Il est
                 allé jusqu’au bout de son engagement, de son idéal, jusqu’au don de sa vie.
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