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Numéro 20 - décembre 2018


       ÉDITORIAL




                     Cent ans !
                     Voilà donc un siècle que cette terrible guerre a pris fin. Elle avait ouvert au siècle
               un temps de fer et de feu et porta les prémisses de l’autre guerre mondiale, la seconde, vingt
               ans plus tard. Mais elle portait aussi l’espérance d’un temps de paix : après la fournaise
               et la boucherie, ce devait être la « Der des ders ». Elle le fut finalement, au moins dans
               l’esprit, si l’on considère son intensité inégalée, l’impact gigantesque qu’elle eut, sur tous
               les plans, dont celui au premier chef de la mémoire collective des nations meurtries et,
               enfin, le chemin parcouru depuis entre les protagonistes qui, devant les ossuaires, se sont
               désormais tendu la main en disant « plus jamais ».
                     Mémoire !
                     Les célébrations du centenaire de l’Armistice ont pris fin, dans la dignité d’un
               dernier hommage rendu à nos poilus, à leur exemple, à leurs emblèmes. Pour sa part,
                                                                                        e
               l’École nationale des sous-officiers d’active a mis à l’honneur en la circonstance le drapeau du 114  régiment d'infanterie, régiment des
               Deux-Sèvres – « PEUR NE CONNAIS, MORT NE CRAINS ! » – au travers d’une veillée au drapeau dans la nuit du 8 au 9 novembre
               puis de l’exposition de ses plis lors des cérémonies du 11 novembre à Saint-Maixent-l'École et Niort. Au travers de l’honneur fait à
               l’emblème, c’est naturellement le lien charnel et direct entre les vivants d’aujourd’hui et les morts d’hier qui est renouvelé, donnant corps et
               vie à cette mémoire que beaucoup citent mais peinent à illustrer concrètement, à destination de nos jeunes générations.
                     Vitalité !
                     C’est ici qu’apparaît clairement la vocation d’un lieu de mémoire vivante tel que peut l’être le Musée des Sous-Officiers. Support
               naturel du volet « traditions » d’une école en prise directe avec la réalité de l’armée de Terre d’aujourd’hui quand se fait sentir le besoin du
               sens à donner à nos missions, le musée prend sa place comme acteur premier de la transmission de la mémoire à destination, justement,
               des plus jeunes. Cette vitalité de la mémoire s’exprime au travers des initiatives telles que les expositions thématiques: Nourrir au front, ou
               ciblées sur une personnalité éminente : Foch et le valeureux corps des sous-officiers.
                     La vitalité, c’est également celle de l’association « les Amis du Musée – Le Chevron », unique association de sous-officiers de l’armée
               de Terre à vocation nationale. Conserver vivante cette association, c’est conserver au musée sa pérennité au profit des jeunes générations.
               C’est pourquoi je demande à tous les sous-officiers, au travers de leurs présidents présents dans les murs de l’école lors des journées des PSO,
               d’adhérer massivement à VOTRE association, en appui et à l’exemple des jeunes EVSO, ESO et sous-officiers « rang » de l’ENSOA.
                     Foch !
                     « Le 11 novembre 1918, dans son wagon-bureau garé dans la clairière de Rethondes, Foch, commandant en chef des armées alliées, entouré
               de son état-major, accorde aux plénipotentiaires allemands l’armistice que leur armée vaincue a sollicité ! »
                                                                 e
                     Foch ! Le bigourdan engagé une première fois dès 1870 au 4  RI contre le Prussien coiffé de son « Pickelhaube », le polytechnicien
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               chef de corps du 35  RAC à Vannes en 1903, le penseur militaire, professeur puis directeur de l’École de guerre, le chef victorieux au combat,
               enfin, généralissime des armées alliées et fait 3 fois maréchal : de France, de Grande-Bretagne et de Pologne… Quelle plus belle figure pour
               illustrer ce lien entre la France d’aujourd’hui et celle d’hier et nourrir la réflexion autour de son exemple ? Et quelle actualité dans sa pensée
               pour nous autres, investis du devoir de transmettre aux plus jeunes ce que nous ont transmis nos aînés :
                     « À notre époque qui croit pouvoir se passer d’idéal, on ne trouve encore pour éviter l’erreur, la faute, le désastre, qu’une seule ressource –
               mais celle-là est sûre, elle est féconde – le culte exhaustif de deux abstractions du domaine moral : le devoir, la discipline ! »
                     Bonne lecture !
                                                                Général de brigade Jean-Michel Guilloton
                                                             commandant l’École nationale des sous-officiers d’active
                                                                Délégué militaire départemental de Deux-Sèvres
                                                          et commandant la base de défense de Poitiers – Saint-Maixent
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